Lettre ouverte au Haut Représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères
M. Josep Borrell
Suite au discours prononcé le 18 janvier dernier lors de la session plénière du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme au Maroc par la Commissaire aux Transports, Mme Adina Vălean, au nom du Haut Représentant/Vice-Président Josep Borrell sur ce sujet, nous demandons par la présente son intervention dans le cas du prisonnier politique sahraoui, M. Houssein Amaadour.
Dans ce discours, il a été déclaré que « le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales est à la base du partenariat solide et stratégique que l’Union européenne a construit avec le Maroc au fil du temps, et que nous sommes déterminés à développer davantage. »
Houssein Amaadour transféré dans une prison plus éloignée de sa famille après 33 jours de grève de la faim.
Le but de ce transfert est d’éviter de nouvelles manifestations de soutien de la part de la famille du prisonnier politique sahraoui, Houssein Amadour, et du soutien des amis et parents des autres prisonniers, ainsi que de l’ONG CODESA.
Nous rappelons que la famille et d’autres personnes qui se trouvaient devant la prison d’Ait Melloul pour exprimer leur soutien (de manière non violente) au prisonnier politique Amadour ont été attaquées à plusieurs reprises par les autorités marocaines, faisant plusieurs blessés.
Le 23 mars 2023, les autorités marocaines ont transféré de force le prisonnier politique sahraoui et gréviste de la faim « Houssein Bachir AMAADOUR » de la prison locale 01 à Ait Melloul / Maroc à la prison centrale Moul Al-Bargu à Safi / Maroc.
La défenseuse sahraouie des droits de l’homme « Soukina Bachir AMAADOUR » a reçu, vers 15h30, un bref appel téléphonique de son frère, dans lequel il confirmait qu’il avait été transféré à la prison centrale, Moul Al-Bargu, et qu’il continuait sa grève de la faim.
AMAADOUR est en grève de la faim pour revendiquer ses pleins droits selon les standards minimums des Nations Unies tels que le droit à l’attention médicale et d’autres droits fondamentaux qui protègent son intégrité physique ainsi qu’un transfert dans une prison plus proche de sa famille, qui vit dans la ville de Tantan, à quelque 333 km d’Ait Melloul.
Les autorités marocaines ont non seulement refusé pour l’instant de répondre aux demandes du prisonnier politique, mais elles l’ont transféré à la prison de Safi, à 640 km de son domicile familial.
AMAADOUR a été condamné à 12 ans de prison, à l’issue d’un procès dépourvu de toute base légale et résultant de l’action de l’Espagne qui l’a renvoyé « pieds chauds » au Maroc alors qu’Amaadour avait demandé l’asile politique à l’Espagne.
Depuis qu’il a entamé sa grève de la faim, Amaadour est victime de représailles systématiques. Les membres de sa famille et les amis qui le soutiennent ont également subi une répression féroce et la maison familiale à Tantan est assiégée par la police.
Le transfert forcé du prisonnier politique sahraoui, Houssein Bachir AMAADOUR, confirme qu’il est en grève de la faim et que son état de santé a commencé à se détériorer en raison de la négligence médicale, ce qui a conduit sa famille à déposer une plainte auprès des autorités compétentes pour un examen médical de leur fils, en grève de la faim depuis le 20 février 2023.
Nous vous demandons d’agir conformément aux déclarations faites le 18 janvier dernier et de rappeler au Royaume du Maroc que la base des relations entre cet État et l’UE repose sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et qu’il doit agir en conséquence. Dans ce cas, cela signifie le respect des règles Nelson Mandela des Nations Unies et le transfert dans une prison plus proche de la famille du prisonnier politique sahraoui Amaadour.
Nous rappelons que le Maroc bénéficie de multiples soutiens financiers de l’Union européenne sur la base permissive et élémentaire du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.