Merci beaucoup, Madame la Présidente.
Je me demande si vous êtes consciente qu’en ce moment même, alors que nous sommes réunis ici à New York, des milliers de personnes souffrent des conséquences d’une occupation marocaine brutale au Sahara occidental.
Je me demande si vous êtes consciente qu’en ce moment même, il y a un peuple qui est réfugié au milieu du désert depuis 47 ans, attendant une décolonisation que vous avez promise mais qui n’a jamais eu lieu.
Jusqu’à quand cette organisation des Nations unies continuera-t-elle à parler au nom du peuple et à être complice du massacre du peuple ?
Jusqu’à quand la Charte des droits de l’homme et la légalité internationale continueront-elles à être utilisées par les grandes puissances pour justifier leurs guerres quand elles ont des intérêts, et pour cacher leurs misères quand ce n’est pas leur intérêt ?
Combien de temps les gouvernements espagnols continueront-ils à se soustraire à leur responsabilité légale de décoloniser le Sahara occidental ?
Jusqu’à quand le peuple sahraoui sera-t-il autorisé à continuer à souffrir des conséquences d’une occupation marocaine brutale ?
Jusqu’à quand le peuple sahraoui continuera-t-il à compter les années, à compter les trahisons et à compter vos résolutions sur papier… jusqu’à quand continuerons-nous à compter nos victimes, pendant que vous regardez en silence, complices du massacre ?
Aujourd’hui, je me débarrasse de mes préjugés.
Je me débarrasse de mes positions de réfugié sahraoui, je me débarrasse de ma rage et de ma colère, pour vous dire ici, que votre crédibilité en tant qu’organisation des Nations Unies ne dépend que d’une seule chose.
Votre crédibilité, messieurs, dépend de la réalisation de la justice que vous prêchez tant, de la réalisation des aspirations d’un peuple opprimé, de la réalisation de la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental.
Je suis ici aujourd’hui pour vous délivrer un message important, en mon nom, au nom de la jeunesse sahraouie, au nom de la société civile sahraouie et au nom du peuple opprimé.
Je suis ici pour vous dire qu’on ne peut pas laisser le monde dériver vers le chaos, qu’on ne peut pas laisser l’occupation illégale, qu’on ne peut pas laisser la violation des droits de l’homme, qu’on ne peut pas laisser le pillage des ressources naturelles, mais surtout, je suis ici pour vous dire qu’on ne peut pas laisser l’hypocrisie et le double standard auxquels vous nous avez habitués en tant que peuples opprimés.
C’est mon obligation et mon devoir d’exiger ici aujourd’hui que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à la décolonisation du Sahara occidental soient respectées. Il est de mon devoir d’exiger la justice pour le peuple sahraoui et pour tous les peuples opprimés.
Il est aussi de mon devoir de vous faire savoir que vous êtes et serez responsables de tous les morts, les malheurs et l’insécurité qui menacent l’Afrique du Nord, car le peuple sahraoui est déterminé à obtenir son indépendance sur son territoire légitime du Sahara occidental et il y parviendra avec ou sans vous.
Je vous remercie de votre attention.