Strasbourg (France), 11 juillet 2023 (SPS)- Des députés européens de différents groupes et pays se sont unis aujourd’hui dans une action organisée à Strasbourg, siège officiel du Parlement européen, pour dénoncer le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental et l’inclusion des zones occupées sahraouies dans la signature d’accords illégaux entre l’Union européenne et le Maroc.
Cet acte de protestation et de dénonciation a lieu une semaine avant l’expiration de l’accord de pêche actuel, prévu pour expirer en 2019, qui couvre les eaux territoriales du Sahara occidental. Le renouvellement de l’accord est en attente de la décision finale de la Cour de justice de l’Union européenne, qui est attendue pour la fin de cette année.
Les membres de l’Intergroupe européen de soutien au Sahara occidental et les députés européens engagés dans la défense de la légalité internationale ont rejoint la revendication historique du peuple sahraoui dans la défense de ses droits politiques, sociaux et économiques légitimes, en affichant des posters avec les messages « WESTERN SAHARA is not for sale – SAHARA OCCIDENTAL no está a la venta » et « STOP the Plunder – DETENER el saqueo ».
Manu Pineda, député européen d’Izquierda Unida et vice-président de l’Intergroupe, a prévenu qu’il ne cesserait pas de se mobiliser tant qu’il n’aurait pas obtenu de l’UE qu’elle respecte le droit international. Le secrétaire aux relations internationales du PCE a également qualifié l’accord de pêche de « pillage des ressources naturelles sahraouies » et n’a pas hésité à assurer que « l’UE a une responsabilité et doit garantir que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est rendu effectif ».
Une importante délégation sahraouie conduite par Mansur Omar, membre du secrétariat du Front Polisario et responsable de l’Union européenne et des institutions européennes, a également pris part à l’événement.
Les accords controversés avec le Maroc et la bataille juridique menée par le Front Polisario ont conduit la Commission européenne à exprimer publiquement son pessimisme quant au nouveau scénario qui s’annonce. Virginijus Sinkevicius, commissaire européen à l’environnement, a qualifié la situation de « difficile » en raison des décisions judiciaires qui ont établi que les accords ont été conclus sans le consentement et l’approbation du peuple sahraoui. S’exprimant depuis Valladolid, où se tient le premier Conseil de la présidence espagnole de l’Union européenne, M. Sinkevičius a souligné la nécessité d’obtenir des éclaircissements de la part du tribunal afin d’obtenir une extension ou un accord.
Virginijus Sinkevičius, Comisario de la UE para Medio Ambiente, Océanos y Pesca, se muestra pesimista y reconoce la « situación difícil » en las relaciones con Marruecos por la exitosa batalla del Frente @Polisario_Es en los tribunales europeos.#saharaoccidental @eu2023es pic.twitter.com/YTptOh9JLG
— TV Saharaui 🇪🇭 En Español (@Rasd_TVOficial) July 11, 2023
Face à cette situation et à la détérioration prévisible des relations euro-marocaines, le Front Polisario a présenté les deux seules options pour bénéficier des ressources du Sahara occidental après le 17 juillet, date d’expiration de l’accord illégal. Selon le Front Polisario, il y a deux alternatives : soit les Etats membres de l’UE continuent à travailler sous la « piraterie marocaine », soit ils choisissent la « légalité offerte par le seul et légitime représentant du peuple sahraoui ».
Par conséquent, la première réunion entre le secteur de la pêche canarien et le Front POLISARIO a eu lieu la semaine dernière à Las Palmas de Gran Canaria, sous le slogan « construire des ponts, tisser des réseaux de dialogue qui combinent les intérêts du secteur de la pêche canarien et ceux du peuple du Sahara occidental ».
Depuis décembre 2015, dans une série d’arrêts successifs, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est parvenue à une conclusion sans équivoque : les accords bilatéraux entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, y compris l’accord de pêche, ne peuvent pas être appliqués au Sahara occidental. Cette conclusion est conforme à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice de La Haye émis le 16 octobre 1975, aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu’à la position de l’Organisation de l’unité africaine (UA).