La CIG dénonce que l’accord de pêche avec le Maroc, qui vient d’expirer, était une fraude absolue, non seulement en termes de pêche, mais aussi en termes juridiques, puisque la justice de l’UE elle-même l’a déclaré illégal parce qu’il affectait les eaux du Sahara Occidental sur lesquelles le Maroc n’a pas de compétences territoriales. La CIG demande instamment de négocier maintenant avec le Front Polisario un nouveau protocole qui respecte les intérêts et la souveraineté du peuple sahraoui et permette à la flotte galicienne de retourner dans les eaux dans lesquelles elle a historiquement pêché.
Contrairement aux informations parues dans les médias ces jours-ci, le responsable maritime de la CIG, Xabier Aboi, précise qu’au cours des quatre dernières années, aucun navire galicien n’a pêché dans la zone délimitée par l’accord. En fait, sur les 135 navires pouvant pêcher dans cette zone, 95 étaient originaires de l’État espagnol, « mais seuls 11 navires d’Arrecife, Barbate et Conil y ont travaillé, dans le meilleur des cas, et plusieurs d’entre eux n’ont pas atteint 20 jours en trois ans, d’après les données du ministère lui-même ».
Ainsi, pour la CIG, ce protocole de pêche n’a servi qu’à verser plus de 55 millions d’euros au Royaume du Maroc et à lui offrir des facilités pour développer d’autres activités telles que l’agriculture – sans offrir les garanties sanitaires minimales requises – et des investissements géopolitiques, stratégiques et militaires, en justifiant qu’il était également possible de pêcher.
Aboi critique également le fait que les bateaux galiciens qui pêchaient historiquement dans ces eaux sahariennes « ont reçu une licence inutilisable parce qu’ils ne pouvaient capturer aucune espèce de valeur économique (comme les céphalopodes ou les coquillages), ils ont seulement été placés dans des eaux qui rendaient la licence inutilisable ».
Il rappelle que « les seuls qui ont fait des affaires, en dehors des retombées politiques et économiques obtenues par le Maroc, sont les grands navires pélagiques d’Europe du Nord », notamment des Pays-Bas ou des pays baltes comme la Lituanie ou la Lettonie. Des navires de grandes compagnies qui pêchent avec des buses « qui épuisent et extraient tout de la mer et qui sont les seuls à pouvoir y pêcher ».
Le représentant du CIG s’interroge sur les raisons de la signature d’un accord « qui ne peut être utilisé par la flotte ». « Qui profite des affaires qui se font ici : le Maroc, rien d’autre. Il sert à se laver la figure alors que la flotte galicienne est en train d’être anéantie », affirme-t-il. Et il rappelle que les armateurs de l’ANAMER avaient à l’époque présenté une série de requêtes à l’accord que l’UE n’a pas prises en compte.
Mais le plus curieux, conclut-il, « c’est que s’il y avait des licences basées sur ce que la justice européenne détermine, au Sahara même, négociées avec le Front Polisario, il y aurait beaucoup de navires galiciens qui reviendraient pêcher là-bas ».