LAAYOUNE OCCUPEE – APS.dz.- L’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura a rencontré, mardi à Laâyoune occupée, des représentants d’organisations de défense des droits de l’Homme et d’institutions médiatiques sahraouies, qui lui ont présenté des témoignages vivants et des rapports détaillés sur les crimes perpétrés par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, pour les inclure dans le rapport qu’il soumettra en octobre au Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant à ce propos la détermination du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Parmi ces organisations qui représentent divers acteurs de la société civile sahraouie et activent dans le domaine de la défense des droits de l’Homme et de la lutte contre le pillage des ressources naturelles, figurent le Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental (CODESA), l’Instance sahraouie de lutte contre l’occupation marocaine, et l’Association sahraouie du pétrole et des minéraux, ainsi que des représentants du site d’information « Equipe Média » et du réseau « Maizirat ».
A l’entame de cette rencontre qui a duré deux heures, l’Envoyé personnel du SG de l’ONU a demandé aux participants de focaliser sur leurs revendications pour les inclure dans son prochain rapport, indiquant qu’il œuvrait depuis deux ans pour organiser cette réunion.
Dans leurs interventions, toutes les organisations sahraouies ont souligné que le Front Polisario était le seul représentant légitime du peuple sahraoui, et qu’il était attaché à « l’application de la légalité internationale et à l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour obtenir la liberté et l’indépendance ».
Les organisations sahraouies ont également dénoncé les graves violations des droits de l’Homme commises par les autorités d’occupation marocaine à l’encontre des civils sahraouis, citant à ce titre » la répression sauvage » dont a fait l’objet la marche pacifique des manifestants dans la ville occupée d’El Ayoune, lundi, à l’occasion de sa visite dans les territoires occupés.
« M. De Mistura et la délégation qui l’accompagne ont écouté, lors de la rencontre qui s’est déroulée au siège de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), les interventions des représentants de comités et d’organisations sahraouies des droits de l’Homme ayant été invités », lit-on dans le communiqué de l’organisation « CODESA ».
Le référendum d’autodétermination, seule solution pour résoudre le conflit au Sahara occidental
L’organisation a précisé que sa délégation avait abordé dans son intervention » la situation des droits de l’Homme dans la partie occupée du Sahara occidental, dans le contexte des souffrances qu’endurent les civils sahraouis comme crimes de guerre, d’extermination et crimes contre l’Humanité », relevant que sa délégation » a remis à l’Envoyé spécial des rapports et des témoignages » dans ce sens.
Aussi, d’autres rapports, a-t-elle ajouté, « ont abordé la situation des prisonniers politiques sahraouis et ce que leurs familles endurent comme situations dramatiques, en raison de l’éloignement de la distance, la torture physique et psychologique et les pratiques racistes dont sont victimes ces prisonniers ». 3
Une délégation du CODESA a remis « des lettres écrites appelant l’ONU à assumer sa responsabilité légale et politique pour assurer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’application du Droit international humanitaire dans ces territoires, en s’attelant à accorder aux détenus politiques leur liberté ».
Le journaliste sahraoui et Secrétaire général du réseau d’information « Maizirat », Sahel Ould Ahel Mailid a indiqué à l’APS que les interventions avaient porté sur « le Front Polisario étant le seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui, l’impératif d’élargir les prérogatives de la MINURSO pour englober la surveillance des droits de l’Homme, la situation humanitaire catastrophique que connait la région et qui n’a eu de cesse de s’aggraver du fait de la répression et des intimidations menées par le colonisateur marocain, la revendication de libérer les détenus politiques, outre le pillage des richesses des Sahraouis, appauvris et marginalisés ».
S’agissant du dernier point évoqué, des associations sahraouies activant dans la lutte contre le pillage des richesses du peuple sahraoui ont affirmé que « le colonisateur marocain exploite avidement les richesses sahraouies », demandant que tout contrat au sujet de ces richesses devrait être conclu avec le Front Polisario, mettant à nu l’objectif derrière les campagnes marocaines de colonisation menées dans les territoires sahraouis occupés, qui est de « changer la structure démographique de la région ».
Les interventions, selon le SG de « Maizirat », ont aussi mis l’accent sur l’impératif d' »asseoir un mécanisme international de contrôle et de suivi de la situation des droits de l’Homme dans les villes occupées afin d’assurer la protection des civils sahraouis ».