Communiqué – Collectif des Associations de la Communauté sahraouie en France
Depuis son entrée en fonction en 2021, le Maroc a refusé à plusieurs reprises d’autoriser la visite de l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, sans raisons valables. Il avait déjà fait la même chose avec l’envoyé Christopher Ross; cela montre clairement l’indulgence excessive des Nations Unies envers l’intransigeance et les manœuvres du régime d’occupation marocain.
Les Nations Unies n’ont pas annoncé officiellement la visite de l’envoyé Staffan De Mistura jusqu’à son arrivée à l’Aâyoun, la capitale occupée, le 4 septembre 2023.
Outre le siège militaire et médiatique imposé aux territoires occupés du Sahara occidental, et afin d’anticiper la visite, les autorités marocaines ont déployé leurs services de renseignement dans toute la ville. Les militants sahraouis ont été surveillés de près avec l’objectif de les intimider et de les empêcher de s’approcher ou de parler à l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental.
Le jour de l’arrivée de Staffan De Mistura, l’Aâyoun occupée a été témoin d’une intervention violente et brutale des forces marocaines contre les manifestants pacifiques sahraouis.
L’intervention musclée contre les militants qui ont été pourchassés dans les rues et artères de la ville, a fait plusieurs blessés. Les femmes n’ont pas été épargnées par la barbarie des forces d’occupation, qui tenaient des propos racistes et haineux à l’égard des manifestants.
Des éléments des forces d’occupation marocaines, en civil et en uniforme, se sont acharnés sur les militants qui portaient des drapeaux de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Plusieurs sahraouis militants des droits de l’homme, journalistes et blogueurs ont été aussi humiliés, agressés physiquement et moralement par la police et les unités paramilitaires, alors qu’ils tentaient de participer à la manifestation.
Par ailleurs, le site sahraoui «Équipe Media» dispose d’images et de vidéos montrant la brutalité des forces d’occupation marocaines contre les manifestants sahraouis sur l’avenue de Smara, qui a été bouclée pour empêcher les citoyens de réclamer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux le montrent aussi.
Malheureusement, tout cela s’est passé sous les regards passifs de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental), et en présence de l’envoyé de l’ONU, Staffan De Mistura , en visite à l’Aâyoun.
Alors que nous suivons avec consternation ces pratiques et violations flagrantes des droits humains, que nous condamnons et dénonçons fermement, nous réaffirmons notre pleine solidarité et notre soutien à tous ceux qui ont été agressés ou blessés durant ces événements sanglants.
Nous exhortons M. Staffan De Mistura, le Conseil de sécurité et tous les organes des Nations Unies, à assumer leurs responsabilités juridiques, politiques et morales afin d’organiser le référendum libre et équitable qu’ils ont promis pour garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.
Nous exigeons la création d’un mécanisme international indépendant pour la protection des civils dans les territoires occupés et la surveillance des ressources naturelles du Sahara Occidental ; nous demandons la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
Nous appelons les masses de l’intifada à poursuivre leur combat pacifique pour la dignité, la liberté et l’indépendance de notre peuple.
Paris, 7 Septembre 2023
Collectif des Associations de la Communauté sahraouie en France