Monsieur le Président,
La Fédération de Russie s’est abstenue sur le projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les États-Unis sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), compte tenu du fait qu’aucune de nos observations fondées sur des principes, y compris celles de nature compromettante, que nous formulons depuis plusieurs années, n’a été prise en compte.
Pour cette raison, la résolution qui nous est présentée aujourd’hui ne reflète pas la situation réelle sur le terrain dans le règlement du Sahara Occidental et n’est pas susceptible de contribuer aux efforts de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. Staffan De Mistura, pour reprendre les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable.
Monsieur le Président,
Depuis 2018, les résolutions renouvelant le mandat de la MINURSO ont été modifiées d’une manière qui, selon nous, compromet une approche impartiale et non biaisée de la question du Sahara occidental. Un langage vague a émergé qui soulève des questions aux côtés d’un langage qui identifie les participants directs au conflit et au processus de règlement au Sahara occidental. Nous trouvons inappropriées les nombreuses références au format des tables rondes qui n’est plus pertinent et qui limite les activités de médiation de l’Envoyé Personnel.
Nous n’étions pas d’accord avec cette approche dans le passé, et nous ne pouvons donc pas la soutenir aujourd’hui.
Dans ce contexte, nous voudrions réitérer notre position constante sur le règlement de la question du Sahara occidental – nous préconisons une approche équilibrée et impartiale et soutenons les efforts de l’envoyé personnel pour organiser des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Guidés par cette position, nous poursuivons des contacts actifs (notamment en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et membre du Groupe des amis du Sahara occidental) avec toutes les parties intéressées ; nous dialoguons avec les Marocains, les Polisariens, les Algériens et les Mauritaniens. Nous appelons toutes les parties à s’abstenir d’actions unilatérales qui pourraient compliquer la reprise d’un dialogue politique substantiel.
La formule de règlement final devrait reposer sur des solutions mutuellement acceptables qui favoriseraient un règlement politique juste de la situation autour du Sahara Occidental dont les Marocains et les Polisariens seraient satisfaits, et qui prévoirait l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental à travers des procédures conformes aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies.
En conclusion, nous voudrions souligner que notre position lors du vote d’aujourd’hui ne fait que refléter notre réaction au travail peu scrupuleux des correspondants sur le projet. Cela confirme une fois de plus les doutes les plus sérieux quant à l’impartialité des délégations qui tiennent la plume sur des dossiers spécifiques à un pays à l’ordre du jour du CSNU.
Ceci étant dit, nous continuons à soutenir la MINURSO, qui joue un rôle stabilisateur clé en termes de création d’un environnement favorable sur le terrain pour la reprise du dialogue entre le Maroc et le Front Polisario et l’avancement du processus de paix. Nous réitérons également notre soutien au chef de la MINURSO, M. Alexander Ivanko.
Nous vous remercions.
