Paris.- La Communauté sahraouie en France a organisé un rassemblement sur la Place des Libertés et des Droits de l’Homme à Paris(TROCADÉRO)en solidarité avec les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines.Le rassemblement coïncide avec le huitième anniversaire de l’assassinat du jeune syndicaliste et activiste sahraoui Ibrahim Saika.
A cet événement a participé aux côtés du responsable de la communauté sahraouie, M. Sidemhamed Ahmed, les membres des associations françaises de solidarité avec le peuple sahraoui ainsi qu’une grande foule de la diaspora sahraouie. Le rassemblement comprenait plusieurs interventions de solidarité avec les détenus sahraouis et il a été clôturé par la lecture d’un communiqué de pressé, dont le texte intégral est le suivant:
Communiqué de Presse
Depuis la violation du cessez le feu par le Maroc et le retour des hostilités en Novembre 2020, la situation de la population sahraouie a connu une rapide détérioration, dans les territoires occupés du Sahara Occidental systématiquement fermés à la presse et aux observateurs internationaux.
La répression à grande échelle menée par tous les types de forces d’occupation marocaines sur le terrain, en particulier contre les défenseures des droits de l’homme et les journalistes, reflète que cette population civile est désormais otage et assiégée. Il n’y a ni liberté de mouvement, ni de parole ou d’association, la situation de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines est critique, particulièrement ceux des groupes de GdeIm Iziketde et « camarades du martyr
Elouali ».
A l’Est du mur de séparation militaire les civils sahraouis sont menacés par les attaques des drones dont Israël a récemment équipé l’armée marocaine. Dans la partie Ouest occupée ils sont appauvris de force, par leur marginalisation et la saisie de leur terre, la destruction de leurs maisons et de leurs biens. Les richesses dont regorge leur pays sont pillées par l’occupant et ses alliés.
L’action de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental(MINURSO) se poursuit sur place depuis 1991, mais elle a échoué dans l’organisation du référendum et elle n’a pas été en mesure de protéger les civils sahraouis sans défense, ni dénoncer les atteintes aux droits de l’homme car sa mission n’a jamais intégré cet aspect prévu dans les autres conflits armés où l’ONU
intervient.
L’assassinat du syndicaliste de la coordination des chômeurs sahraouis, Brahim Seika, n’est qu’un exemple de cette répression brutale, en toute impunité à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés.
Rappelons que le militant Brahim Seika a été arrêté le 1 avril 2016 par la police marocaine à Guelmin, après sa participation avec ses collègues de la coordination à un rassemblement pacifique. Le jeune Sahraoui est mort à Agadir(Maroc) le 15 Avril 2016 suites aux tortures qui lui ont été infligées après son arrestation.
La Communauté Sahraouie en France :
-Dénonce la répression, les assassinats et les meurtres prémédités et toutes les violations du droit international par la monarchie marocaine sur le territoire du Sahara Occidental, reconnu territoire non autonome et inscrit sur la liste des pays à décoloniser, selon la résolution 1514 des Nations unies.
-Appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Union Africaine et le Comité international de la Croix- Rouge à protéger les civils sahraouis et exige la libération des prisonniers politiques sahraouis des prisons marocaines.
– Demande à la France, membre du Conseil de Sécurité et berceau des DH de contribuer à faire respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire, dans toutes les régions du monde y compris au Sahara Occidental, ainsi que les multiples résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, concernant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
-Dénonce la présence des compagnies internationales au Sahara Occidental occupé dont les activités
économiques renforcent l’emprise coloniale du régime marocain, prolongent les souffrances et
entrave l’autodétermination du peuple sahraoui.
-Exprime sa solidarité avec tous les prisonniers politiques sahraouis et leurs familles, renouvelle son engagement et son soutien à la famille du martyr Brahim Seika dans sa demande d’ouverture d’une enquête équitable pour déterminer les causes de son meurtre et traduire les personnes impliquées en justice et devant les tribunaux internationaux.
Paris, le 20 Avril 2024