Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental (CODESA) a alerté sur l’intensification de la « politique répressive systématique » mise en œuvre par l’occupation marocaine à l’encontre des militants sahraouis. Dans une récente déclaration, il a souligné la gravité de l’agression subie par le journaliste sahraoui Mohamed Mayara le 19 novembre, la liant directement à son travail de défenseur des droits humains et de journaliste.
Répression dirigée contre les militants et les journalistes
Selon CODESA, les attaques contre les défenseurs du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination se sont multipliées dans les zones occupées du Sahara occidental. Ces mesures répressives comprennent la violence physique, les campagnes de diffamation, la perte d’emploi et les restrictions administratives.
Le cas de Mohamed Mayara illustre cette politique. Coordinatrice de l’agence d’information sahraouie Equipe Media, Mayara a documenté les crimes commis par les forces d’occupation marocaines contre les civils sahraouis. Son militantisme lui a valu de multiples représailles, notamment des agressions physiques, des surveillances et la suspension arbitraire du salaire de son épouse.
Le CODESA a rapporté que le 19 novembre, Mayara a été attaqué par deux colons marocains qui l’ont poursuivi à moto et l’ont violemment battu au milieu de la rue. Les blessures et contusions subies ont nécessité son transfert à l’hôpital d’El Aaiún, en zone occupée.
Une histoire de répression familiale
Le groupe s’est également souvenu de l’histoire tragique de la famille de Mayara. Son père, El Haiba Mayara, a été kidnappé en 1975 avec trois de ses frères par les forces d’occupation marocaines et transféré dans des centres de détention secrets au Maroc. Bien que certains détenus aient été libérés en 1991, son père est mort en captivité.
Restrictions à la liberté de mouvement
Par ailleurs, CODESA a dénoncé la violation du droit à la liberté de circulation du journaliste et ancien prisonnier politique Yahdih Essabi, directeur du média sahraoui Guargarat. Le 20 novembre, les autorités marocaines d’El Aaiún lui ont refusé le renouvellement de son passeport, une tactique récurrente pour limiter la mobilité des militants sahraouis.
Appel à la communauté internationale
Le collectif a exprimé sa solidarité avec Mohamed Mayara, Yahdih Essabi et toutes les victimes de la répression marocaine, appelant la communauté internationale à condamner ces violations systématiques. La CODESA a demandé la mise en œuvre d’un mécanisme international qui protège les civils sahraouis et les défenseurs des droits de l’homme dans les zones occupées, ainsi que le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la souveraineté sur ses ressources naturelles.
Cette plainte s’ajoute aux multiples appels à l’attention sur la grave situation au Sahara occidental, où les forces d’occupation marocaines intensifient les violences et les représailles contre ceux qui défendent les droits de l’homme et la liberté de la presse.