
Déclaration commune de la société civile norvégienne adressée au ministre norvégien des affaires étrangères, Espen Barth Eide, le 8 janvier 2024, concernant l’élection du président du CDH le 10 janvier 2024
LA SOCIETE CIVILE NORVEGIENNE S’OPPOSE A LA CANDIDATURE DE RABAT A LA PRESIDENCE DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU EN CITANT LE BILAN EFFROYABLE DU MAROC EN MATIERE DE DROITS DE L’HOMME
Les organisations de la société civile norvégienne soussignées sont fermement convaincues que le Maroc ne répond pas aux normes requises pour présider le Conseil des droits de l’homme et exhortent les États à s’opposer à sa candidature en 2024. Par cette déclaration, nous nous joignons à l’appel déjà lancé par le Service international pour les droits de l’homme et la société civile sahraouie qui s’opposent à la candidature du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Depuis que le Maroc a rejoint le Conseil, Human Rights Watch et Amnesty International ont continué à dénoncer la manière dont les autorités marocaines ont intensifié leur harcèlement des journalistes et des dissidents, en détenant et en soumettant des dissidents, des journalistes, des blogueurs et des défenseurs des droits de l’homme à des procès inéquitables.
L’incapacité du Maroc à respecter les normes exigées des membres du Conseil a été dénoncée en 2022 par le Service international pour les droits de l’homme, basé à Genève, lorsque Rabat a tenté avec succès de devenir membre du Conseil. Malgré son adhésion, le Maroc a continué à commettre des violations graves et systématiques des droits de l’homme et figure régulièrement dans le rapport du Secrétaire général des Nations unies sur les représailles (A/HRC/51/47).
Dans le territoire non autonome du Sahara occidental, les autorités marocaines continuent de persécuter les militants qui soutiennent l’autodétermination, d’empêcher la tenue de réunions et d’entraver le travail des organisations non gouvernementales locales de défense des droits de l’homme, comme l’a signalé Human Rights Watch.
Les journalistes sahraouis font également l’objet de poursuites injustes et, selon Reporters sans frontières, « le journalisme est l’une des nombreuses victimes de ce conflit, qui a été oublié par les médias et laissé comme un « trou noir » de l’information ».
Le 8 décembre 2023, le Conseil a annoncé qu’un vote est prévu en janvier 2024 pour élire le président du Conseil pour le 18e cycle en 2024 parmi les membres du Groupe africain.
Les représentants des États qui ont présenté leur candidature sont le Maroc et l’Afrique du Sud. Le Maroc reste le seul pays africain à refuser de ratifier la Charte africaine des droits de l’homme.
La présidence du Conseil des droits de l’homme détient un pouvoir symbolique et pratique important, y compris un rôle dans la proposition de candidats pour les procédures spéciales et les mécanismes d’experts, la nomination d’experts dans les organes d’enquête et la sensibilisation et la confiance dans le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Connaissant la tendance et la spirale descendante du Maroc à refuser de collaborer avec les organes de l’ONU, à nier les violations graves et à soumettre les victimes et leurs familles à des représailles, voire à punir les défenseurs des droits de l’homme qui participent aux sessions du Conseil, la candidature actuelle du Maroc est alarmante. Une telle présidence mettrait sérieusement en péril la légitimité et la crédibilité du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Déclaration commune de la société civile norvégienne envoyée au ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, le 8 janvier 2024, sur l’élection de la présidence du CDH le 10 janvier 2024.
Organisations signataires :
1. Norwegian Human Rights Fund
2. Rafto Foundation
3. Norwegian Council for Africa
4. Norwegian Support Committee for Western Sahara
5. Legal counselling for women (JURK)
6. Jussbuss
7. Changemaker
8. Norwegian Tibet Committee
9. Norwegian Association of the Disabled
10. Industri Energi Forbundet for Ledelse og Teknikk





