Il est profondément troublant et accablant pour l’humanité d’avoir un jour consacré au génocide. Un tel concept reflète non seulement l’ampleur des atrocités commises à travers l’histoire, mais aussi notre incapacité collective à tirer les leçons du passé. Ce jour devrait être un appel urgent à la réflexion et à l’action pour mettre fin aux violences systémiques qui continuent d’endeuiller des peuples entiers, mais au lieu de cela, il est tristement marqué par la persistance de ces crimes les plus abjects.
Le génocide en cours à Gaza, tout comme le génocide lent que subit le peuple sahraoui au Sahara Occidental, est une conséquence directe d’un ordre mondial impérialiste qui, depuis des siècles, privilégie le pouvoir et le profit au détriment de la dignité humaine et des droits des peuples. Ces atrocités s’inscrivent dans une continuité historique de violences systématiques, orchestrées pour asservir et effacer des peuples au nom de la domination coloniale et des intérêts économiques.
Le génocide de Gaza, dans son intensité et sa cruauté, a aujourd’hui surpassé tout ce que l’on aurait pu imaginer, avec des bombardements incessants, des massacres de civils, des blocus inhumains privant la population de nourriture, d’eau, d’électricité et de soins médicaux. C’est une tragédie d’une ampleur inimaginable qui, par sa brutalité, rappelle et dépasse les horreurs des génocides du passé.
Le peuple sahraoui, quant à lui, endure depuis l’invasion marocaine du Sahara Occidental un génocide lent et silencieux. Depuis des décennies, il subit des violences systématiques : répression brutale, pillage de ses ressources naturelles, marginalisation et violations constantes des droits humains. Aujourd’hui, avec l’usage de drones pour assassiner des civils et militants sahraouis, cette oppression entre dans une nouvelle phase, rendue possible par une complicité internationale qui continue d’ignorer ce conflit.
Ces tragédies contemporaines trouvent leurs échos dans les génocides du passé. Que ce soit le massacre des Tutsis au Rwanda en 1994, où plus de 800 000 personnes furent exterminées en seulement 100 jours ; l’extermination des Hereros et Namas par l’Allemagne coloniale au début du XXe siècle, l’un des premiers génocides reconnus du siècle ; ou encore le génocide arménien de 1915-1917, où 1,5 million d’Arméniens furent tués par l’Empire ottoman. Parmi tant d’autres, ces exemples montrent comment les oppresseurs ont utilisé la violence de masse comme outil pour éliminer des peuples jugés « inconvenants » pour leurs projets de domination.
Dans ces génocides, et d’autres encore — qu’il s’agisse de la Shoah orchestrée par le régime nazi, de la traite transatlantique qui a réduit des millions d’Africains en esclavage ou encore des nettoyages ethniques en Bosnie dans les années 1990 —, une constante demeure : l’indifférence ou la complicité de la communauté internationale face aux atrocités commises, dès lors qu’elles servent des intérêts géopolitiques ou économiques.
Le génocide à Gaza, la lente destruction du peuple sahraoui, et bien d’autres tragédies ne sont pas des « exceptions ». Ce sont des conséquences directes d’un système mondial fondé sur l’impérialisme, l’exploitation et la violence structurelle. Ces horreurs montrent que, tant que ce système perdurera, les peuples opprimés continueront de payer le prix de l’avidité capitaliste et des ambitions coloniales.
Soutenir la Palestine, le Sahara Occidental, et tous les peuples en lutte contre l’oppression, c’est s’opposer à cet ordre mondial injuste. C’est un appel à la fin de l’impérialisme et du colonialisme, à la reconnaissance des droits des peuples à l’autodétermination, et à une justice mondiale qui place enfin la dignité humaine au-dessus des intérêts politiques et économiques.
